Un beau texte

Mais ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi il restait avec moi ? Aujourd'hui, la question ne se pose plus. Tout est terminé. Depuis ce jour, depuis cette "fin", j'ai changé. Tout mon être a changé. Et pas dans le bon sens. J'ai commencé à me blesser moi-même. Un soir où j'étais seule chez moi, une lame de rasoir m'a permis de ne pas souffrir intérieurement. Je me suis alors dit qu'il fallait battre le mal pas le mal. Cette solution m'a soulagé. Pendant un bon bout de temps. Mais arrive le jour où le corps s'habitue. La lame ne parvenait plus à apaiser la souffrance du coeur. J'ai alors repensé à la raison pour laquelle tout a pris fin : mes mensurations. Pas assez parfaites à son goût. Au goût de tout le monde. J'ai donc trouvé une alternative à la lame. Tous mes repas se sont terminés aux toilettes. Je me faisait alors vomir. Ce geste me dégoûtait au plus profond de moi-même. Mais il me soulageais. Alors, j'ai continué. De jours en jours, de semaines en semaines, j'atteignais les mensurations parfaites. Celles dont il avait toujours rêvé. Mais j'étais entrée dans un cercle vicieux. Difficile de s'en sortir, d'arrêter ce geste devenu banal. J'étais devenu celle qu'il voulait que je sois. Physiquement. Mentalement, j'étais devenue à l'image de mon corps : quasi morte. Vous imaginez bien qu'un telle perte de poids ne passe pas inaperçue. Elle est bien plus compliquée à masquer que des marques de scarification... Je vous écrits ces maux, du fond de mon lit d'hôpital, ou j'essais tant bien que mal de remonter la pente. Reprendre gout à la vie. Ecrire ces mots s'est avérer être bien plus difficile que je ne le pensais. Presque insurmontable. Comme le fait de devoir expliquer à mes proches, famille et ami(e)s, comment j'en été arrivée là. J'étais jeune. L'amour m'a emporté dans les nuages, mais la chute a été terrible. J'ai eu mal. Très mal. Je m'étais éprise de quelqu'un qui ne me méritais pas. Quelqu'un avec qui je n'aurais pas eu d'avenir. Quelqu'un qui m'a détruite. Je suis retombée de mon pied d’Estaing. J'avais sombré dans l'auto-mutilation et l'anorexie. Tout cela à cause de quoi ? D'une norme imposée par la société actuelle, qui fait tourner la tête des jeunes hommes, et retourner la tête des jeunes filles. J'étais en marge de cette norme. Je n'étais pas filiforme.

Un beau texte

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